Lily-Rose avait failli louper sa pause tant elle était absorbée par ce qu'elle avait commencé. La jeune femme faisait parti de ce genre de personne qui détestait laissait quelque chose en plan, sans le terminer. Il lui arrivait donc souvent de ne pas prendre ses pauses tant elle était enfermée dans la tâche qui l'accaparait tout entière. Mais elle était loin d'être la seule, dans le département dans lequel elle travaillait, il n'était pas rare que ce genre de choses arrivent, c'était même devenu normal pour tous ceux qui travaillaient en temps que Langue de Plomb. La jeune femme avait cependant décidé de s'arrêter, se rendant compte qu'elle n'avançait plus. Un peu d'air frais ne pouvait pas lui faire du mal, même si elle savait d'avance que toutes ses pensées resteraient concentrées sur le travail qu'elle avait difficilement abandonné. Lily-Rose déambulait donc dans le ministère, les yeux dans le vague, ignorant les saluts des uns et des autres et se fichant même éperdument de la direction qu'elle empruntait.

C'est bien pour ça qu'elle ne s'attendait pas du tout à percuter quelqu'un. Sous l'impact, Lily-Rose recula de quelque pas et fut bien entendue contrainte de sortir de ses pensées. Elle entendit vaguement les paroles de la jeune femme qu'elle avait percuté et passa une main sur son visage pour réintégrer la réalité. Elle observa rapidement la personne en question et fut surprise de découvrir quelqu'un de si jeune. Lui rendant son sourire, elle se rendit compte que son sourire ne lui était pas étranger. Ne sachant pas vraiment où elle l'avait vu, elle en conclu que la jeune brune devait travailler ici malgré son jeune âge et qu'elle l'avait donc croisé au ministère. « Non pardon, c'est moi, je ne regardais pas où j'allais. J'espère que je ne vous ai pas fait mal. » Au moins, cet impact lui avait permis de décrocher de son travail, et ça, ça n'était pas négligeable. « Vous ne travaillez pas ici ? » demanda-t-elle finalement. Parce qu'après tout, si elle parlait du Ministère ainsi, c'était peut-être parce qu'elle n'y bossait pas et dans ce cas, Lily-Rose avait eu tort et elle avait du la croiser ailleurs. C'est fou comme un rien pouvait tout à coup prendre de la place dans ses pensées. Voilà que maintenant, elle voulait absolument savoir d'où sortait cette demoiselle et pourquoi elle lui semblait familière. Déformation professionnelle sans doute, quand elle était dans un projet important et qu'elle avait du mal à décrocher, il n'était pas rare de voir que tout à coup, elle se focalisait sur des choses sans importance. Parce qu'après tout, cette (presque) inconnue n'avait rien d'intéressant ou de particulier. En temps normal, Lily-Rose lui aurait à peine balancé un pardon. Mais là, c'était comme si tout à coup la réponse de la jeune femme allait changer quelque chose à sa vie. Cependant, elle demeura assez distante et attendit patiemment que son interlocutrice lui réponde.

Lily-Rose n'était pas tombée, ne ressentait aucune douleur alarmante, c'était donc un impact bénin. Et son interlocutrice le confirmait, puisqu'elle assura que tout allait bien. Et oui, en effet, elles auraient du faire plus attention. Cela arrivait également rarement à Lily-Rose, mais là, elle n'avait pas pu faire autrement, elle était bien trop absorbée par ses pensées pour faire autrement, et ça avait sans doute également été le cas de la jeune demoiselle. Cette dernière lui expliqua qu'en effet, elle ne travaillait pas ici, mais c'était évident, vu son attitude. Lily-Rose lui rendit vaguement son sourire tandis qu'elle la détaillait discrètement. Décidément, elle faisait bien jeune, quel âge avait-elle ? Certainement pas le même que Rose. En tout cas, elle était jolie, c'était tout ce qu'elle pouvait dire. Elle laissa le silence s'installer, bien entendu, avec l'éducation qu'elle avait reçu, elle savait lancer des discussions, combler les blancs, faire bonne impression, elle le faisait souvent. Mais là, elle avait simplement décidé de laisser le silence prendre sa place, elle hésitait entre continuer sa route ou discuter avec l'inconnue. Après tout, elle semblait être de bonne compagnie mais... depuis quand Lily-Rose faisait-elle ami-ami avec tout le monde ? Ça ne lui ressemblait pas et pourtant, elle resta auprès de la jeune femme qu'elle avait percuté.

Elle la laissa se présenter, et appris ainsi l'identité de son interlocutrice. Anthée, magizoologiste travaillant de temps à autre avec le ministère. Lily-Rose nota ces infos dans un coin de sa tête. Elle aimait bien faire ça quand elle rencontrait quelqu'un : graver tout ce qu'elle apprenait sur quelqu'un, que ce soit important ou non. Elle aimait bien se rappeler de chaque personne qu'elle rencontrait, même si elle n'y arrivait pas toujours, c'était sans doute pour ça. Elle répondit à sa question par un sourire mais n'eut pas le temps de répondre qu'elle se traitait elle-même d'idiote. Soit, au moins était-elle lucide : sa question avait bel et bien été stupide mais ça arrivait à tout le monde. En revanche, rares étaient ceux qui s'en rendaient comptes, et c'était ce qui faisait la différence. Anthée reprit la parole pour lui demander de sortir d'ici. Apparemment, elle n'était pas une grande fanatique des espaces clos, ce que Lily-Rose concevait facilement. D'autant plus dans le ministère qui, malgré sa surface étendue, avait quelque chose d'oppressant qui demandait une certaine habitude.

À ce moment là, elle aurait pu couper court à la discussion, et continuer sa route, seule. Mais étrangement, elle n'en n'avait aucune envie à ce moment là. Oui, elle se surprenait elle-même à vouloir passer un peu de temps avec cette illustre inconnue. Discuter, le plus simplement du monde, découvrir une nouvelle personne, se faire une idée dessus... Elle jeta un coup d’œil à l'heure et se décida : elle avait le temps, alors pourquoi pas ? « Oui bien sûr, sortons d'ici. » Et elle s'éloigna en marchant aux côtés d'Anthée. « Je m'appelle Lily-Rose. » répondit-elle pour se présenter. Volontairement, elle ne parla pas de son travail : elle ne pouvait simplement pas, c'était l'une des caractéristiques principale des Langue de Plomb, la discrétion. Une fois à l'air libre, Lily-Rose reposa son attention sur la jeune femme. « Et donc oui, je travaille bel et bien ici. » Elle lui adressa un sourire avant de reprendre. « Oh vous savez, j'aurai très bien pu être quelqu'un comme vous, qui ne travaille pas au ministère et qui est simplement content de se retrouver dans l'attitude de quelqu'un. » répondit-elle finalement. Elle laissa le silence retomber une nouvelle fois, le temps de quelques secondes avant de reprendre la parole. « Pourquoi le ministère sollicitait-il l'aide d'une magizoologiste cette fois ? » Demanda-t-elle finalement, intriguée.
Et puis, ça permettait de parler d'Anthée et non d'elle. Elle préférait autant ça.

Anthée respira une bouffée d'air frais, en espérant ne plus y retourner avant plusieurs mois. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où aller, mais songea que trouver un coin tranquille pas loin d'ici ne serait pas de refus. Elle ne souhaitait pas vraiment se retrouver face à ces maudits bonhommes de neiges avec Lily-Rose, ils leur causaient déjà assez de soucis comme ça pour occuper en plus son temps libre. Le ministère de la magie en souffrait également, et ils avaient conclu que ces monticules articulés devaient être des créatures magiques. Et qu'y a-t-il de mieux qu'une jeune magizoologiste qui a de l'énergie à revendre ? Elle s'imaginait déjà prendre des notes sur eux pendant qu'elle se ferait attaquer... La sorcière sourit en y réfléchissant. Le département des régulations des créatures magiques se démenaient pour définir ces êtres, mais personne n'avait réellement envie de prendre de tels risques. Anthée aurait dû attendre avant d'accepter, l'idée de servir de repas à un gros tas de neige ne passant pas dans la liste de ses priorités, mais elle avait réussi à se convaincre que cela ne changerait pas des animaux fantastiques qu'elle côtoyait tous les jours - et que cela ne serait sûrement pas pire qu'une chimère.

« C'est à cause de ces bonhommes de neiges. Tout le département est en effervescence, si on part du fait que cette espèce est une créature magique. Je sais que ce ne c'est pas ça, j'en suis persuadée, c'est de la vieille magie. Certains pensent qu'ils ont peut-être échappés à la commission des animaux dangereux, je suis persuadée du contraire. Alors pour le prouver, je dois les chercher et tester des sortilèges sur eux, mais ils n'aiment pas beaucoup servir de cobayes. » répondit-elle en faisant la moue.

Les deux filles marchèrent encore un peu. Anthée était capable de se repérer assez bien dans les campagnes, les montagnes ou même en mer, mais elle ne connaissait pas autant la ville de Londres, faute d'avoir assez de temps pour la visiter, le ministère était une des rares raisons qui la faisait se déplacer ici. Elle allait suggérer de s'arrêter dans un pub d'à côté pour ne pas être surprise par des perturbateurs enneigés qui auraient aimé se joindre à eux, ainsi que pour Lily-Rose qui devait certainement avoir une tonne de travail au ministère. Elle supposa que personne ne devait être mis à l'écart dans une telle situation, mais dans ce cas pourquoi avoir accepté de discuter avec elle ? La brune se demandait toujours dans quel service pouvait-elle bien travailler, mais le fait qu'elle s'abstienne de répondre n'était qu'un indice. Elle songea intérieurement qu'elle aurait dû penser à prendre une veste avant de sortir dans le froid mais cela ne l'a dérangeait pas plus que ça, un vent inhospitalier n'a jamais rien apporté d'autre qu'un gros rhume.

« Vous voulez aller boire quelque chose ? Je ne sais pas si vous tenez que votre pause soit gâchée par des visiteurs anodins et glacés. »

Anthée esquissa un sourire, écartant ses mains l'une de l'autre pour lui montrer qu'elle attendait sa réponse. Elle se souvenait d'un bar où sa mère avait travaillé quelques temps situé à l'avant du chemin de traverse. Il fallait dire qu'elle n'en connaissait pas beaucoup qui ne se situaient pas dans l'allée des embrumes - non pas qu'elle préfère boire dans de la vaisselle sale, elle n'avait juste pas remis les pieds dans le cœur de Londres moldu depuis des années, et espérait donc que Lily-Rose connaîtrait mieux qu'elle leur future destination.

La jeune fille ne posa pas plus de question sur Lily-Rose, ce qui l'arrangeait bien, elle devait l'avouer. En même temps, les interrogations des personnes qu'elle pouvait rencontrer avait, en général, le don pour l'ennuyer... Ce qui expliquait sans doute pourquoi elle se liait si peu avec les autres, après tout, si elle était blasée par tout le monde... Et le pire dans tout ça, c'était quand elle devait faire semblant, pour le bien de sa communauté, comme avec Solveig par exemple. Solveig avec qui elle pouvait passer une après-midi à parler d'une collection de bijoux, vêtements, ou alors de son fiancé... Bref, autant de sujets qui passionnait bien évidement la jeune Langue-de-Plomb. Elle ne demandait pas de grandes questions philosophiques ou des problèmes insolubles, non, simplement, elle désirait pouvoir être un minimum intéressée par ce que racontait l'autre. Et parfois, ça semblait trop demandé. Une chance pour Lily-Rose, la sorcière qui se tenait à ses côtés semblait sortir du lot. Malgré son jeune âge, elle était apparemment capable de tenir un discours pertinent.

Lily-Rose hocha la tête lorsqu'elle évoqua les bonhommes de neige, sans pour autant cesser de marcher. Elle avait le temps, elle prenait rarement de longues pauses mais elle savait qu'elle le pouvait. Le regard de la demoiselle se posa sur son interlocutrice, son travail semblait passionnant, rempli de rebondissements, dangereux par moment aussi. Fut un temps, elle avait voulu s'orienter vers des études pour être magiezoologiste avant de se raviser. Et elle ne regrettait pas ! Si Lily-Rose aimait les créatures magiques (qui étaient souvent tout de même plus éclairées que ses camarades sorciers), elle adorait au moins au temps ces études qu'elle menait dans la Salle des Cerveaux. Alors qu'elle songeait enfin à répondre, Anthée la précéda pour lui proposer d'aller quelque part. Souriant avec sincérité, Lily-Rose lui fit signe de la suivre. Elle se rendait souvent dans un bar plutôt agréable où elle commençait à être reconnue par le patron. Il lui arrivait rarement de se mêler aux moldus, mais vu l'emplacement du ministère, elle n'avait pas franchement le choix. « Venez, on y sera à l'abri et si les moldus autour nous entendent parler de bonhommes de neiges vivant, ils penseront sans doute que nous sommes des écrivaines ! » lâcha-t-elle, sans savoir quelle serait la réaction de ce qu'elle devait quand même appeler une inconnue. Si ça se trouvait, elle était totalement contre le mélange des sorciers et des moldus... Mais peu importait. Lily-Rose elle-même n'était pas pour (après tout, elle partageait tout de mêmes certaines idées des Walburies), mais après tout, ça ne la dérangeait pas de se poser simplement dans un de leurs bars.

Pénétrant dans le bâtiment, Lily-Rose savoura la délicieuse odeur qui planait en ces lieux, et trouva une table pour deux à l'écart. Le serveur lui adressa un signe pour lui indiquer qu'il passerait, et elle ne s'en faisait pas : ils finissaient toujours pas venir. « Donc les bonhommes de neiges présent lors du Bal à Lockwood ne sont décidément pas à prendre à la légère... Comment le ministère peut-il croire à un animal dangereux ? On n'a jamais vu ça et tout ceux qui étaient là au Bal ont du témoigner de ce phénomène. » Lily-Rose retint un soupir. Elle avait beau travailler au Ministère, elle trouvait très souvent que certains départements manquaient un peu de réfléxion. « Vous ne pensez pas qu'ils se voilent la face ? Vous savez comment ils peuvent être, au Ministère, ils ont peut-être peur d'admettre qu'il pourrait s'agir de vieille magie. » Et c'était vrai, ils préféraient sans doute ce dire qu'il s'agissait d'une espèce dangereuse, bien sûr. Lorsque le serveur arriva à leur niveau, Lily-Rose commanda un thé à la menthe, laissant Anthée choisir sa commande. « Je paye, ne vous en faites pas. Heureusement, j'ai toujours un peu de monnaie moldu sur moi, sait-on jamais. » déclara-t-elle discrètement à son interlocutrice. Elle avait envie d'en savoir plus sur cette affaire et sourit à cette idée : comme quoi, il n'était pas si difficile d'avoir une bonne conversation avec une inconnue.

Anthée entra à la suite de Lily-Rose dans ce qu'elle se représenta comme un bar moldu et s'assit en face d'elle. Elle commanda la même chose que la sorcière blonde et l'écouta attentivement. Elle n'avait aucun mal à se rappeler les événements qui s'étaient déroulés le soir du bal organisé au Lockwood Palace. Cette vieille dame qui leur avait prédit une malédiction... On en savait d'où elle avait surgi, qui elle était, et ce qui allaient concrètement leur arriver. Malheureusement pour elle, elle ne connaissait pas grand monde au ministère - pas grand monde qui n'était présent ce soir-là, et ils avaient sûrement d'autres scroutts à pétards à fouetter que de témoigner en sa faveur. Elle prit son thé à la menthe et le sirota quelques instants, s'abstenant de répondre quelques secondes durant, le temps de réfléchir à ce qu'elle venait d'entendre.

« J'aurais adoré écrire un livre sur des bonhommes de neiges maléfiques cherchant à tuer tous les sorciers du pays. » déclara-t-elle avec un sourire. « Vous avez certainement raison. Mais je n'ai pas de contacts affluents au ministère et je ne crois pas que quelqu'un soit prêt à défendre les convictions d'une personne qui ne travaille même pas en leur sein. »

Lily-Rose se souvint alors qu'elle avait déjà vu Anthée, au bal. C'était elle qui la première s'était interposée entre les bonhommes de neige et la foule. La jeune femme retint un sourire : le monde était décidément bien petit. Qui aurait cru qu'elle tomberai sur cette même jeune femme quelques temps après ? Attrapant sa tasse, elle laissa le liquide chaud glisser sous son palais tandis qu'elle savourait les arômes délicieux de la boisson. Elle ne venait pas ici uniquement parce que c'était à proximité du ministère, mais aussi et surtout parce que leur thé était particulièrement savoureux. Comme quoi, même les moldus pouvaient faire les choses biens. Lily-rose eut un court moment de réflexions après les paroles d'Anthée. Oui c'est vrai, peu de personnes l'écouterait, puisqu'elle était extérieure au ministère. En revanche, si elle réussissait à passer par quelqu'un... Lily-Rose était étrangère au département qui intéressait Anthée, mais elle pouvait toujours essayer de trouver une voix qui parlerait pour la jeune demoiselle ?

« Qu'est-ce qui vous empêche d'écrire votre livre ? Au contraire, vous pouvez ainsi trouver du soutient, et donc avoir plus de poids au ministère. » Elle eut un sourire avant de continuer. « J'aurai volontiers appuyé votre demande auprès du ministère, mais ce département ne me concerne absolument pas, en revanche, je peux essayer d'en parler à un collègue, de vous mettre en contact. » Après tout, elle connaissait bien quelques personnes dans ce foutu ministère. Dont certaines capables d'aider la jeune femme. D'autant plus qu'elle avait le respect de la plupart de ses collègues, mais quand on venait du département des mystères, c'était souvent le cas.

Elle fut amusée par la réponse d'Anthée qui lui appris que le contenu de ses poches n'étaient pas vraiment compatibles avec les moldus. Ce qui était normal en un sens, les sorciers avaient rarement besoin de se mélanger aux moldus, et c'était peut-être mieux ainsi, après tout, ils avaient un mode de fonctionnement totalement différent qui compliquait légèrement la co-existence des deux races. Enfin bon, une chance pour elle, Lily-Rose avait toujours un peu de monnaie sur elle, on ne savait jamais. Pas qu'elle ne soit particulièrement prudente, simplement, elle avait des habitudes et avait donc du apprendre à se procurer cet argent. « Oh non, ne vous embêtez pas avec ça, je vous l'offre. Je vous dois bien ça vu comme je vous ai foncé dedans. » Ajouta-t-elle avec un clin d’œil. Et elle était totalement sérieuse, elle n'avait aucune envie d'être remboursée et n'était pas à un thé près. Anthée semblait ignorer qu'elle venait d'une famille de sang-pur riche (comment aurait-elle pu deviner ? Elle avait volontairement passé sous silence son nom de famille), ce qui l'arrangeait. Pour une fois, elle pouvait être un peu n'importe qui, et pas seulement une gamine bourrée de fric et d'idées reçues sur toutes les races. « Je suis bien contente aussi, j'aurai pu tomber sur quelqu'un de détestable ! » ria-t-elle avec sincérité. « Oh, je crains que sans ça, nous n'aurions jamais fait connaissance ! » Elle en était même persuadée. Après tout, où et comment auraient-elles pu se rencontrer ?