In her infinite goodness , she invites you to see her memories.

♥ Dove Le Fay est la fille d'un sorcier et d'une vélane - autant se définir comme une sang-très-mêlée. Elle a hérité du talent de séduction de sa mère, et cela s'est vérifié durant son enfance. Qui refuserait quelque chose à une fillette blonde aux pommettes rougissantes ? Il devait bien y avoir un milliard de photos de sa petite bouille chez son père, même si lui n'en avait pris que très peu. Elle n'avait pas le droit de poser des questions sur ses origines, n'avait jamais entrevu des grands-parents potentiels, et parler de sa mère arrachait un grognement à sa figure paternelle.
Aussi, elle avait été surprise d'être invitée tout un week-end à Camelot rien que son père et elle.

L'apprentie sorcière se tenait à côté de lui, légèrement secouée par le portoloin. Le souffle court, elle aplatit ses cheveux sur le sommet de son crâne et épousseta ses vêtements. "Regarde-toi", dit-il. "Tu es magnifique, exactement comme..." Sa mâchoire se crispa. "Comme ce coucher de soleil." Il fit apparaître un miroir et le tendit à sa petite fille. Elle se regarda longuement. Elle savait que son père évitait d'en parler, mais c'était le portrait craché de sa mère. De grosses boucles blondes tombaient en cascade sur les épaules d'une enfant de huit ans, ses yeux bleus verts parcourant chaque parcelle de son reflet dans l'espoir d'y voir quelqu'un d'autre. "Tu te souviens, Rosie ? Tu as vécu ici, quelques temps, quand tu n'étais guère plus grande qu'un boursouf. Déjà dès ta naissance, tu étais d'une beauté éblouissante. C'était le 29 avril, je m'en souviendrais toute ma vie. Je suis désolé que tu n'aimes pas plus que ça ta nouvelle maman. Elle est très gentille tu sais..." Il soupira. "Je comprends que c'est dur, tu dois t'adapter à en avoir une différente souvent." Une larme coula sur la joue de l'enfant. "Je suis née le 30... Non, tu ne comprends rien du tout. Mais ce n'est pas grave. Comment fais-tu pour faire apparaître toutes ces choses ? C'est vraiment de la magie, papa ?" demanda-t-elle, des étoiles dans les yeux. Après lui avoir expliqué qu'effectivement, c'était bel et bien de la magie, son père ajouta "Et tu seras une merveilleuse sorcière, comme ton père." Dove esquissa un sourire, puis fit la moue. "J'en doute. Et si j'étais seulement... comme maman ? Et si je..." Mais il n'eut pas le temps d'entendre la suite de sa phrase car un hibou se posa devant lui. "Je dois partir, je vais te ramener en transplanage d'escorte à la maison." Les protestations de sa fille se multipliaient tandis qu'il griffonnait quelques mots à l'attention du propriétaire du volatile.


♥ Un Mr Le Fay plus jeune était tranquillement installé dans un fauteuil devant l'âtre de la cheminée. Non loin de lui, une porte claqua, suivie de bruits de pas précipités. Sa petite fille entra dans la pièce, les joues baignées de larme, réprimant un nouveau sanglot. "Papa, papa, pourquoi m'as-tu appelé Dove ?" Il se leva, essuya les gouttes qui perlaient des yeux de son enfant et la prit sur ses genoux. "En fait... c'est ta mère qui voulait ça." répondit-il, la gorge sèche. "Elle ne parlait que le français, et à l'époque j'avais du mal à bien le comprendre. Et inversement, elle ne prononçait que quelques mots, la plupart très simples, en anglais. Elle ne cessait de répéter colombe." Il attrapa délicatement le menton de sa fille, la forçant à le regarder en face. "Ce n'est pas juste un oiseau stupide. C'est un symbole d'amour - ainsi qu'une déesse romaine ou grecque en qui les moldus croyaient avant, mais c'est sans importance. Et j'aimerais bien que tu te mettes à l'aimer toi aussi."


♥ Dove était installée à la table d'un café moldu. Elle goûtait un cappucino - un équivalent de la bièrraubeurre chez eux, avec de la crème fouettée sur le dessus. Une autre personne ne devait pas tarder à venir la rejoindre. Après quelques instants à discuter avec le serveur qui s'était arrêté avec quelques uns de ses collègues à sa table, une fille s'assit en face d'elle, éloignant d'un geste désinvolte les récidivistes. "Contente que tu sois là, désolée pour mon retard, j'étais occupée. Mais je vois très bien que tu n'as pas perdu ton temps de toute façon. Je sais ce que tu vas me dire", reprit-elle alors que la blonde s'apprêtait à rétorquer. "Tu ne le veux pas spécialement, mais ils sont là et tu ne peux pas leur dire de partir sans qu'il te trouve fabuleuse... Tu m'écoutes quand je te parle ?" Dove, le regard anciennement perdu dans le vague, sursauta. "Mmh... Bien sûr." marmonna-t-elle en buvant distraitement sa boisson. "Tu pourrais au moins me regarder dans les yeux, quand je te parle, Rosie ?" La blonde frappa la table avec son verre, faisant gicler du café sur le sol. "Ne m'appelles pas comme ça. Je t'en interdis." répliqua-t-elle en lui jetant un regard noir. "Si tu veux vraiment te battre, je te conseille d'attendre ta majorité. Tu ne voudrais tout de même pas être renvoyée de ta fantastique école parce que tu aurais attaquée ta sœur tout de même ?" objecta la nouvelle venue. "Tu n'as pas changé depuis la dernière que l'on s'est vue", reprit-elle. "Je me rappelle que tu prenais des cours à domicile, et que les autres filles ne t'aimaient pas beaucoup car tu accaparais tous les garçons du coin... Ce que tu fais toujours. J'espère que ta scolarité s'est bien passée ?" Dove ne répondit pas tout de suite. Elle avait beau ne pas avoir vu sa demie-sœur depuis des années, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle l'a connaissait depuis toujours. D'une certaine manière, les deux filles se ressemblaient. Elles étaient toutes les deux blondes, et leurs yeux étaient d'un bleu - qui différaient pour elle. La Serdaigle n'était pas très grande, l'autre en revanche la dominait largement. Leurs visages révélaient en quelques sortes leurs personnalités respectives. "Oui... oui, bien passée. C'est un collège formidable, avec de bons professeurs... Oh, regarde, il y a un homme habillé avec une chemise de nuit !" La personne en face d'elle claqua des doigts. "Je me suis fait des amis, j'ai eu la chance d'entrer dans une maison géniale. Tu aurais dû y faire tes études... Ou non, je ne suis pas sûre de pouvoir te supporter plusieurs années d'affilés", conclua-t-elle avec un sourire.


♥ Les fenêtres étaient grandes ouvertes et le soleil inondait à présent la pièce. Seule dans son lit, une tignasse blonde dormait paisiblement. Un garçon d'une vingtaine d'années pénétra dans la chambre dans un grand fracas, un animal à fourrure noire et bouffante derrière lui. Le bruit réveilla Dove en sursaut, qui tomba aussitôt de sa couchette et tomba face contre terre. Dans un vain effort pour se relever, elle se cogna l'orteil contre le coin du meuble. Les larmes aux yeux, elle remarqua une créature avec des pattes avant plates s'avançait dangereusement vers elle, puis sa vue fut troublée par son grand museau. Encore endormie, elle poussa un grognement et jeta sa montre en or vers la porte. Le niffleur courut à sa poursuite, la laissant presque assommée sur le sol. Quelqu'un aux petits pieds éclata de rire et lui tendit sa main. Sans la prendre pour autant, la blonde prit appui sur son lit et s'y assit tant bien que mal. "Heureuse que tu sois français" tenta-t-elle de prononcer avant de gémir à nouveau. "Oui, moi aussi je t'apprécie beaucoup, Rosette. Tu ferais mieux de t'habiller ou tu vas être en retard. Je ne te garantis pas qu'il y aura assez de poudre de cheminette pour nous tous. Et... très joli pyjama." Elle lui lança un coussin à la figure, tira la langue et s'habilla en moldue - inutile de mettre au courant tous les voisins qu'elle entamait sa dernière année, puis se peigna les cheveux et sortit de sa chambre, maudissant son deuxième prénom.