Une petite balade tranquille dans les rues de Londres. Mes pas m'avaient emmenés sans que je le prévoie vraiment près du Lockwood Palace. Je m'arrête devant et observe la bâtisse. Personne ne pouvait se douter ce qu'il s'y était passé il n'y a que quelques nuits. Cette fichue bonne femme qui était apparue, les gens qui crachotaient de la neige ou qui avaient d'autres problèmes. Heureusement que ça avait disparu au bout de quelques heures, j'aurais pété un plomb si j'avais du continuer à cracher de la foutue neige. Un petit sourire naît sur mes lèvres alors que je revois mon Godric qui était vraiment pas rassuré de cette situation. Ah la la, mon amour... il est toujours plutôt étonnant. Je monte les marches en pensant au fait qu'on a presque pas pu danser ce soir-là et qu'il faudra rapidement remédier à cela. Il faudrait qu'on tente de passer une soirée ensemble sans catastrophes aucune. Ça nous ferait des vacances. Mais bon entre les drames et les catastrophes à proprement parler, on était pas très doué pour passer des soirées juste tranquilles. Je pose une main sur la porte d'entrée du Lockwood Palace. Je ne sais pas trop pourquoi je fais ça en fait. La porte est glaciale. Il fait vraiment froid en cette fin de février, mais la porte est encore plus froide. C'est pourtant du bois et elle ne devrait pas. Les bonhommes de neige... ils n'ont peut être pas pu être chassé. Ou alors, ils sont revenus. Un petit sourire vient s'installer sur mes lèvres. Je crois bien que j'ai envie d'en découdre.

Je saisis ma baguette dans ma manche et puis j'ouvre la porte. Je pénètre dans le hall. Il y fait un froid glacial. De la neige recouvre le sol. Je suis soudain certaine que cet endroit est envahi par des créatures de l'hiver. J'avance en essayant de faire peu de bruit. Mais la neige crisse sous mes bottes. Une ombre sur ma droite, je sursaute et réprime un petit cri! Je me mords la lèvre en me tournant. C'est un bonhomme de neige et il lève les mains, comme un signe de reddition. Je fronce les sourcils et le regarde. Je me rappelle de ceux de l'autre soir, ils avaient l'air agressif, méchant. Lui, pas. Il a un genre de sourire bizarre fait de points qui doivent être des pierres et ses yeux qui s'ouvrent et se ferment ont l'air pacifiques. Je reste sur le qui-vive. On sait jamais avec les créatures bizarres. Éloignez-vous... vous n'avez pas l'air agressif... mais poussez vous quand même. J'ai chuchoté histoire de pas me faire repérer par tous les autres s'il y en a. Le bonhomme secoue la tête. Il montre la salle puis fait un signe avec ses mains, genre une croix et secoue la tête négativement. Il ne veut pas que j'aille là-dedans? Il ne faut pas aller là-bas? Il hoche frénétiquement la tête pour dire oui. Il est bien étrange lui. Je hausse les épaules. Laisse-moi passer, je veux aller casser de la neige... Haha, la blague du siècle. Je passe en évitant de le toucher, je veux pas qu'on me gèle. Et je ne connais pas les pouvoirs de ces bestioles. Peut-être qu'ils peuvent te transformer en neige ou en statue de glace... Ça m'ennuierait. Mais bon, Godric pourrait garder une statue de moi pour m'admirer... Enfin pas sûre que ça lui plairait ça. Je rentre et puis pousse un cri de surprise que je n'arrive pas à empêcher de sortir alors que je glisse et me retrouve sur les fesses au milieu de la salle de bal!

Anthée se demandait ce qu'il lui avait pris. Débarquer à l'improviste dans un bâtiment qui regorgeait de bonhommes de neiges impatients de tester certaines de leurs glaces sur eux, commencer à les attaquer (car cela faisait trop triste sans un petit groupe de sorciers un peu fous !) progressivement. Elle tenta de calculer leur nombre du regard, mais c'était sans compter leur faculté à se mouver rapidement sur le sol glacé. Elle n'avait jamais pratiqué beaucoup de patinages mais se doutait que l'utilisation de patins faciliterait grandement la tâche. La baguette levée, elle attaquait séparément chaque esprits enneigés mais l'affaire se révéla plus ardue qu'elle ne l'avait laissé supposer. Combien pouvaient-ils bien être ? Si elle avait pu les regarder quelques secondes sans être obligée d'esquiver leurs attaques (faute d'un meilleur terme), elle aurait pu déterminer leur mode d'action, ou ce qu'ils étaient réellement capable de leur faire. Mais elle n'était pas un cobaye qui se sacrifierait pour la cause, elle tenait trop à la vie et à la chaleur.

Anthée aurait pu réclamer une diversion qu'elle l'aurait eu. Une fille glissa jusqu'au milieu de la salle de bal, visiblement urprise d'être ainsi projetée au centre de l'attention. Elle profita de ce moment inadvertance pour ensorceler quelques créatures supplémentaires, en forçant certains à se retourner vers elle, les détournant de sa cible. Trop de bonhommes de neiges fonçaient sur elle, et même bien armée, elle ne riposterait jamais toute seule contre tant d'être. Aussi elle fit une chose aussi stupide que courageux, elle la rejoignit au centre de la piste, expulsant d'un coup de baguette ceux qui la gênait, se faufilant pour passer parmi d'autres. Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever, ravie de constater qu'elle avait dégainé sa baguette magique avant d'entrer. Elle continua à jeter quelques sorts sur les opposants, espérant trouver des sortilèges inventifs qui les sortiraient de leurs pensées quelques instants, ou juste qui leur graveraient comme dernière image qu'ils auraient de leur vie.

« Vous arrivez au bon moment ! Je me demandais comment attirer leur attention. » fit-elle, un sourire aux lèvres.