Ce fut par une belle soirée de mars 1960 que nâquit la petit Emmeline Rose Vance. Fille de Victor Vance; un sorcier travaillant dans un commerce de l'allée des embrumes; et de Heaven Smith; une moldue oeuvrant dans le domaine de la mode; la fillette connue les aventures des deux mondes dans lesquels elle était issue. Ainsi, l'enfant appris très tôt le respect des différences d'autrui.

Son enfance fut des plus normale. Bien, selon ses souvenirs. Néanmoins, de sombres traumatismes parsèment sa vie. Effectivement, l'oncle Jeffrey était un peu trop présent dans son existence. Qui est oncle Jeffrey ? Le frère de sa mère. Il était un paumé notoire. Fraîchement sorti de prison pour une histoire d'assaut, Jeffrey habita chez les Vance durant quelques années. Des années qui allaient changer à jamais la vie d'Emmeline. Elle ne sut jamais si ses parents étaient au courant. Elle-même n'est pas certaine de l'être. Oncle Jeffrey entrait dans sa chambre la nuit. Pour s'amuser. S'amuser à lui montrer comment être une bonne fille. S'amuser à lui faire du mal. Parce qu'elle était sage, gentille, aimable ... la charmante Emmeline. Il lui disait l'aimer et il la pinçait. Fort. Il la frappait. Fort. Juste aux endroits où rien ne parait, vous voyez ? Puis, il lui montrait des choses douces. Des choses qui faisaient mal et qui faisaient du bien en même temps. Emmeline, elle, regardait le plafond pendant ce temps. Et elle partais. Loin. Très loin. Ce n'était pas elle qui vivait ça, non. Ce n'était pas elle qui faisait des choses .... pas elle qui avait mal ... nan, pas elle. C'était ... c'était l'autre. L'autre. Oui, l'autre.

L'autre, Emmeline avait à peine conscience de son existence. Progressivement, l'autre grandissait et grandissait ... puis l'autre prenait un peu plus de place. L'autre la changeait. Quand l'autre prenait la place d'Emmeline, celle-ci ne se souvenait pas ses gestes, de ses paroles. C'était comme si Emmeline disparaissait pour laisser la place à ... Rosemonde. Oui, Rosemonde. C'était ainsi que l'autre se nommait. Rosemonde prenait la place d'Emmeline et elle faisait des choses. De mauvaises choses, dont Emmeline ne se souvenait pas ... ou presque. Parfois, la fillette avait de vagues souvenirs, des impressions, des soupçons ... mais trop flous pour lui sembler réels. Emmeline, Rosemonde. Rosemonde, Emmeline.

Il y a eu cette fois où son père s'était brûlé avec une de ses potions. Emmeline, non Rosemonde, avait laissé tomber sa sucette dans le chaudron. Les cris de Victor avaient ramené Emmeline à la réalité ... sa sucette. Elle lui avait glissée des mains. Sans faire par exprès. Ho non ! Son papa était brûlé ! Malheur. Il y en avaient pas mal autour d'elle. Des incidents, des blessures, des disparitions de chats ... qu'on retrouvait avec les poils tout coupés de travers, les pattes en sang d'avoir trop longtemps tenté de sortir de la boite qui les tenaient prisonniers. Bha, Emmeline les soignaient les petits chats ! Les pauvres chatons ... ils avaient si peur quand elle les prenaient. Comme s'ils avaient peur d'elle. Mais, elle, elle ne faisait que les soigner. Alors, elle leur chantais des chansons de sa voix douce. Des chansons heureuses. Tout le temps. Heureuse. Oui. Mais, les chats la craignait. Emmeline ne savait pas pourquoi. Rosemonde, oui.

Poudlard. Emmeline y était enfin ! Sa scolarité. Relativement parfaite. Relativement, parce qu'elle ne gardait que rarement ses amis. Allez savoir pourquoi. Un jour, ils étaient amis et le jour suivant, ils la regardaient de travers en lui disant n'importe quoi. Du genre : ''tu m'as poussé en bas des marches'' ou ''mince, tu m'a gifflé !'' Hein ? Mais non ! N'importe quoi. Pourquoi ferait-elle une chose pareille ? Emmeline devint par conséquent assez solitaire, ne se mêlant que peu aux autres. De toute manière, ils la fuyaient ou lui racontaient des bêtises. Le nombre de fois où elle était allé au bureau du directeur, parce qu'on l'accusait d'avoir mit de la poudre de troll exprès dans les verres ! Mais voyons, donc ! C'était faux ! Totalement faux ! Les gens pouvaient être jaloux, je vous jure !

L'Été de ses 15 ans. Le lac. Ils y allaient à tout les ans. Emmeline adorait s'y rendre ! Elle s'y sentais libre. Cette année là, oncle Jeffrey était avec eux. Emmeline ne savait pas pourquoi, mais il lui faisait un peu peur. Rosemonde, elle ... se tenait sur ses gardes. L'homme essayait toujours. Cette fois, il serait celui qui allait souffrir. Oncle Jeffrey la trouva près des fleurs. Et, il lui toucha les fesses. Emmeline disparue. Rosemonde se leva. Et ... elle poussa oncle Jeffrey. Oncle Jeffrey tomba. Il tomba sur une pierre. Il s'assomma. Rosemonde l'y avait laissé. Rosemonde s'était éloignée. Emmeline était retourné vers ses parents, heureuse, des fleurs dans les mains. Elle s'était baignée. Elle avait mangé. Puis sa mère avait crié. Oncle Jeffrey venait d'être trouvé. Il était ... bha, il était mort. Il avait dut tomber tout seul et s'être cogné la tête sur une roche. Rosemonde se leva, affichant un sourire mauvais sur les douces lèvres d'Emmeline. Un sourire que son père remarqua. Que sa mère crut voir. Ses yeux étaient froids. Ça aussi son père le vit. Puis, comme si c'était une illusion, Emmeline revint. Son père crut avoir ''rêvé''. Le choc.

Il y eu des événements comme ça. Emmeline trouvais qu'il y avait pas mal d'incidents autour d'elle. Pourquoi ? Elle devait être malchanceuse. C'était pour ça que les gens se tenaient loin. Pour ne pas attraper le mauvais oeil. Emmeline le crut jusqu'à ce que son amie Amélia lui raconte que ... qu'elle l'avait vu tirer les cheveux d'une fille de première. Mais là ! Amélia aussi s'y mettais ?! Mais ... sa meilleure amie ne pouvait pas lui mentir. Pas Amélia. Alors ... c'était elle qui, elle ne pouvait pas vraiment pousser les gens, les pincer, les blesser volontairement ? Sans s'en souvenir ? Sous le choc, la jeune fille ne sut quoi en penser. Elle avait pleuré et pleuré. Ce ne pouvait pas, ce ne pouvait pas être possible. Mais, Amélia lui affirmait, elle ... elle lui promis de l'aider à se contrôler. Elle lui promis de l'aider à savoir ce qui se passait en elle. Mais, il ne se passait rien, non ? Ou alors, oui ? Que ... était-elle folle ? Mais non, mais non ! Ce devait être le stress. Oui, le stress. Le stress lui faisait perdre ses moyens. Ça lui faisait mal contrôler sa magie, ses pulsions ... c'était que le stress. Rien de plus.

À sa sortie de Poudlard, la jeune fille suivit ses premières amours. Elle allait devenir guérisseuse ! Comment furent ses études ? Excellentes. Si ce n'est que ... que des cadavres se retrouvaient coupés. Hum. Il y avait eu aussi cette fille qui s'était retrouvée chauve. Comme ça, durant la nuit. Une maladie de cheveux. La teigne, oui. Puis, il y eu ce type là, ce type qui affirmait qu'Emmeline lui avait pincé le bras. Hein ? Jamais. Non mais ... en tout les cas. Pauvre type. Hormis ça, bien ... rien. Même routine. Que peu d'amis. Solitaire, effacée ... la gentille Emmeline présente pour tout le monde, qui chantait en e promenant dans les couloirs mais que tout le monde regardait de travers. Les gens semblaient réagir comme les petits chats de son enfance. Amélia n'avait quand même pas raison, je ... Emmeline ne se souvenait de rien, alors. Ce n'était pas elle. Ou alors, c'était le stress. Des études de guérisseur c'était stressant.

Ensuite ? St-Mangouste. Elle avait réussi sa vie. Heureuse, Emmeline soignait ses patients, elle leur chantait des berceuses, les calmait ... et Rosemonde s'amusait. Une dose un peu trop haute -- ho, tiens, de petites convulsions sans conséquences -- une dose un peu trop basse -- tiens, la douleur ne s'en va pas ... allez, allez chante Emmeline -- ho, l'aiguille s'est malencontreusement brisée et ... ho, le sang gicle -- allez Emmeline fait un beeeaaauuu pansement -- ha, une petite pincette -- excusez ! Oui, c'était la belle vie.

Et, il y avait Severus. Bon, Emmeline ne l'avait pas vraiment remarqué à Poudlard. Il savait qui il était, évidemment. Le souffre-douleur des Maraudeurs. Tout le monde savait ça. Ha, souffre-douleur ... fermes là Rosemonde ! Poursuivons. Severus l'avait croisé dans une librairie. Heu ... il lui avait parlé. Bha, salut. Il lui avait sourit. Bha, ok. Elle lui avait sourit aussi. Puis, ils étaient sortis prendre un verre. Ou deux. C'était quand même étrange. Severus qui lui portait de l'intérêt aussi soudainement. Jamais personne ne lui portait de l'intérêt. À part Amélia. Alors, pourquoi ? Bha. Severus était quand même intéressant. Il était agréable avec elle. Gentil. Emmeline se laissa charmer. Pourquoi pas ?On verrait bien où ça allait la mener. Puis, avec Severus elle oubliait que parfois ... parfois elle sentais une colère sourde. Parfois elle sentais qu'elle pourrait faire du mal. Parfois, elle ne se souvenait plus trop de ses gestes, alors qu'elle voyait bien que les gens autour d'elle semblaient l'accuser. Avec Severus, elle pouvait croire qu'elle était normale. Elle pouvait ... se dissocier. Se dissocier de Rosemonde. Se dissocier ... oui, elle le pouvait.