Je sirotais tranquillement mon whisky en observant la salle. Incognito derrière mon loup, je broyais du noir en maudissant toutes les personnes qui s'amusaient. Chaque parcelle de mon esprit était occupé à me demander si un jour, les choses pourraient s'arranger avec ma Lily. Je la cherchais inconsciemment dans la foule, cherchant une chevelure rousse. Mais je ne la trouvais pas, malgré le fait que j'étais certain de pouvoir la reconnaître même si elle portait un loup. Arrogance? Peut-être un peu, surtout que ça fait longtemps qu'on ne passe plus vraiment de temps ensemble. Un soupire m'échappe. J'ai mal aux yeux un peu soudainement, je soupire et me les frotte. Serait-ce la fatigue qui me rattrape? C'est possible, il faut dire que j'ai peu dormi depuis que je me suis fait mettre dehors de chez moi. Une nouvelle gorgée. Et puis soudain un cri.

Je me retourne pour voir ce qui se passe. Mais ma vision est légèrement troublée. Il se passe quoi là? Je me frotte à nouveau les yeux et puis j'avance un peu dans la salle. Je vois un attroupement, mais je ne suis pas capable de reconnaître les gens. Tout se trouble autour de moi. Je ferme les yeux forts pour les frotter. De la poussière dans les yeux? Bizarre. Y'a des trucs pas nets qui se passent. La température a chuté alors que les fantômes devraient avoir gentiment déguerpi, tout ça n'est absolument pas normal. Quand je rouvre les yeux... C'est le noir total. Je recommence à les frotter. Une fois. Deux fois. La panique monte en moi. Pourquoi je ne vois plus rien? Ils ont coupé la lumière? Non, si c'était le cas, je verrais encore quelque chose... des ombres... les flammes du jongleur de feu. J'ai perdu la vue? Non, c'est impossible. Pas si vite, pas comme ça. Je tourne la tête de gauche à droite. Je tends les mains devant moi pour avancer. Je ne vois rien du tout. La panique m'étreint entièrement. Devenir aveugle... une de mes peurs secrètes...

Son interlocutrice lui rend un sourire en répondant à sa remarque. Elle avait raison, peut-être que plus tard la chance serait de son côté, qui sait ? Elle s’éclipsa rapidement pendant que Regulus lui demandais ce qu'elle demandait. En réalité, elle n'eut pas le temps de répondre, un cri brisa l'harmonie de la soirée. Aussitôt, son ami s'en alla, la laissant seule, sans qu'elle ne s'offusque. Et puis, elle était préoccupée par autre chose à cette instant. Elle ne pouvait réprimer les frissons qui secouaient son corps. Sans oublier qu'elle semblait cracher des flocons à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour parler. Son regard se promena sur la salle où elle remarqua l'étrange tournure que prenait les événements. Rien n'allait plus. De loin, elle surveillait l'attroupement de sorcier au milieu de la piste. Elle décida de ne pas s'approcher, tout en gardant un œil dessus au cas où ça explose. À côté de ça, elle vit James qui semblait perdue. Lily-Rose hésita un moment, et puis, voyant que sa femme ne semblait pas à ses côtés, elle s'avança finalement. Sa main effleura son épaule avant qu'elle ne parle. « James, ça a pas l'air d'aller, qu'est ce que t'as ? » lâcha-t-elle finalement, en réprimant un frisson lorsque les flocons s'échappèrent de sa bouche. Que se passait-il ici ? Rien ne tournait rond, s'en était presque inquiétant. Elle n'avait pas pris la peine de se présenter auprès de James, après tout, elle ne pouvait pas imaginer une seule seconde qu'il avait perdu la vue. Son regard se promena d'ailleurs une nouvelle fois dans la pièce ou régnait une étrange atmosphère. Plus personne n'était calme, chacun était occupé par un problème qui était survenu brusquement.
Lily-Rose ne comprenait pas ce qui se passait, et rares étaient les choses qui l'agaçaient plus que ne pas comprendre.

Que se passe-t-il ici ? Des cris ? Je me retourne. Regulus rejoint cet homme passablement énerve et effrayé. La magie est a l'œuvre. Et toujours cette etrange musique qui me donne des frissons. "Lily... Sortons d'ici." J'ai l'impression qu'un vent glacial s'est abattu sur la salle. Je frictionne mes bras sans parvenir à mes réchauffer. J'ai peur. Le monde s'agite. On nous bouscule. On nous sépare.

Je suis emportée par la foule. Je ne vois plus Lily. J'ai beau l'appeler je ne la vois plus. J'ai froid. Un sortilège fuse vers le plafond. Mon regard le suit et observe le plafond, ou plutot ce lustre géant et magnifique. Sous l'effet du sortilège, il se décroche. Il tombe vers nous. Vers moi. Je saisis un pan de ma robe et court avant de plonger pour l'éviter. Me voila au sol, entourée de petits cristaux en mille morceaux. Je n'ai rien. Rien de grave. Quelques égratignures. Pas de quoi en hurler de douleur. Mais d'effroi peut être. Pourtant mes lèvres restent closes. Je me contente de trembler en fixant l'endroit où je me trouvais quelques secondes auparavant, là où se trouvait à présent le lustre.

C'est drôle, j'aime toujours autant agacer mon amour. Mais maintenant qu'il m'a demandé ma main officiellement, il devrait cesser de s'inquiéter. Le préposé au vestiaire qui m'a regardé un instant de trop a certainement subi un sort. Je n'ai pas vraiment fait attention et en fait la jalousie de mon homme me plaît. Enfin, tant qu'il fait subir les conséquences à d'autres que moi. On devrait peut-être se remettre aux très très anciennes traditions et prendre un "esclave" pour qu'il puisse subir les punitions qui me sont destinées et j'aurais un substitut pour lui... Peut-être que c'est une idée à approfondir. Il m'entraîne de suite sur la piste de danse pour me faire danser. J'aime assez. Je m'accroche à lui et le laisse mener, c'est un bon danseur. Mais en même temps, je n'aurais sûrement pas épousé un mauvais danseur. Nous sommes des sangs purs et nous avons des devoirs. Celui de se faire bien voir en société est le premier et la danse le permet. Je me laisse charmer par mon fiancé tout en jetant des coups d'oeil à la ronde. Et puis soudain une musique étrange puis un cri!

Immédiatement Godric se place entre moi et la source de ce cri. Un sourire en coin apparaît sur mes lèvres. M'aimerait-il vraiment pour se mettre entre le danger et moi. Parfois je crois que oui, parfois je suis sûre du contraire. L'amour est un sentiment étrange et rempli de contradiction chez nous. Et soudain il m'emmène avec lui en direction de Regulus et Evan. Tiens bizarre, les cheveux d'Evan sont blancs maintenant... Et Reg crache des flocons. Mais j'ai à peine le temps de m'en rendre compte que je dois me concentrer sur ce que je ressens. Et c'est bizarre. J'avais chaud il y a quelques instants et je sens maintenant le froid s'insinuer en moi de manière fourbe. J'ai l'impression que mes organes sont en train de devenir glacé. Je frissonne longuement. Qu'est-ce qu'il se passe? Et puis mon cavalier se retourne vers moi pour me dire que je suis gelée. Il place sa veste sur mes épaules et je lui fais un petit sourire. Merci, amour. Le choc. Le traumatisme. Je neige par la bouche. Non, mais vraiment! Des flocons sortent par ma bouche à chaque fois que je l'ouvre. Il remarque qu'un truc cloche, je le vois à son visage et à ses phrases ou mots même pas terminés. Je neige... J'ouvre la bouche un peu pour voir ce qui se passe. Cette soirée qui devait être parfaite commence sérieusement à me gonfler. En plus c'est la pagaille derrière moi, je l'entends, je le sens. J'ai un genre de sixième sens pour repérer les emmerdes et là, on est en plein dedans, même si mon sixième sens étaient franchement inutile en cet instant. Non, mais il se passe quoi? C'est quoi ce délire!

Je suis fâchée. J'aime pas l'idée que des foutus flocons de neige me sortent par les orifices... Enfin un orifice, mais on s'en fout, c'est le principe. Je mets une main devant ma bouche puis me met à frissonner longuement et continuellement. Par Merlin, je suis vraiment en train de me geler. J'observe un moment mon amoureux. Godric... j'ai froid... mais vraiment froid. Fais quelque chose! Et oui, il devrait pouvoir trouver une solution non? Je refuse de neiger pour le reste de ma vie. Non mais franchement... j'aurais l'air de quoi avec ces trucs blanc qui sortent de ma bouche. En plus, il fait vraiment froid... et si ça continue je risque bien de geler de l'intérieur. J'ai survécu à des espèces de tarés qui voulaient nous sacrifier et à d'autres choses encore... Je vais pas mourir congelée de l'intérieur alors que j'ai absolument rien fait pour une fois pour me mettre dans une situation délicate. Je m'accroche à Godric tout en tremblant. Je refuse de me transformer en glaçon!

Regulus avait observé, outré, la jeune fille lui arracher presque Evan des bras. Il allait s'apprêter à protester, à lui demander qui diable elle était et pour qui elle se prenait quand il s'était produit deux chose : un, Evan s'était repris en main, deux, un être étrange et clairement non humain ou sorcier, ou peut importait était apparu. Il avait froncé les sourcils en la regardant agir, la main posée sur l'avant-bras d'Evan comme pour le protéger, un peu vainement, un peu bêtement. D'un coup, elle avait tendu la main vers lui et, presque instantanément, il avait senti le froid qui oppressait ses poumons se lever.

Quelque chose clochait.
Il n'avait pas le temps d'y penser.

Les bonhommes de neige étaient apparus en un claquement de doigt et il avait raffermi ses doigts sur sa baguette, heureux de retrouver sa mobilité. C'est à ce moment-là que l'idée l'avait frappé et, sa baguette coincé entre ses dents, il avait rapidement retiré ses gants avant de les tendre à Evan :

« Enfile ça, tu en as plus besoin que moi. Fais attention à toi. »

Oh, il avait honte de ses mains. C'était un fait. Il n'en avait cependant pas assez honte pour risquer une erreur de sortilège qui pourrait tous leur coûter la vie. Sur le pied de guerre, il avait tendu sa baguette, et, inspiré par Anthée, avait lancé l'Impedimenta le plus puissant qu'il ait pu.

Le voile qui était tombé sur son regard se lève devant l'étrange spectacle que forme Reiner, brisant en même temps le sortilège qui avait eut raison de son esprit. « Auriez-vous trop chaud ? » Il lui vole un baiser. « Ou bien, seriez-vous envoûté ? » Elle recule d'un pas et lui adresse une moue moqueuse. « Cela dépend que de ce que vous voulez croire. » Elle tourne les talons et le plante là. Il avait osé lui voler un baiser, du bout des doigts elle les glissa sur l'intimité de l'impétueux sorcier et s'en alla. Fière de son tour, un sourire satisfait sur les lèvres.

La situation ne tournait pas à son avantage, loin de là. Les bonhommes de neiges qui venaient de se former sous les yeux surpris des invités l’intéressa. Elle devait les étudier, mais pour le moment il lui faudrait fuir. Elle connaît que bien trop les mouvements de foules. La panique, tout ce genre de chose. Elle a des membres de la mafia présente au sein de l'assemblée, ils lui feront des rapports. « Au revoir mon cher et tendre amant. » La sorcière glissa et s'en alla d'un pas léger, elle poussa sans le moindre remord une gamine avec une baguette sur un bonhomme de neige qui lui barrait la route.

Il était temps pour elle de s'en aller. Il était temps pour elle de découvrir qui était donc cet étrange esprit. Elle en avait entendu parler, il y a bien longtemps, ce n'était qu'un conte d'enfant. Ce n'était oui... Mais et si ce n'était pas uniquement un conte ? Elle poussa la porte, elle s'était assurée que toutes créatures lui barrant le passage trouve une autre victime. Bien. Il était temps de découvrir ce dont elle pourrait tirer de cette situation.

J'aurais clairement mieux fait de rester chez moi. Je suis devout, dans une salle remplie de monde et je ne vois plus rien. Un voile laiteux doit cacher la couleur de mes yeux et je tourne la tête de droite à gauche, perdu. Une femme dit mon nom et me demande ce que j'ai. Je connais cette voix mais je ne sais pas à qui elle appartient. Une femme que je connais, c'est tout ce que je peux dire. Je crispe ma main sur ma baguette. Qui êtes-vous? Je vois rien... je vois rien du tout... J'avais tenté l'agressivité mais celle-ci était vite retombée. En fait, j'étais paniqué, complètement paniqué par ce qui arrivait. Un frisson me parcourut, et si cela était permanent?

Je me fige alors qu'une nouvelle voix s'éleve au-dessus du vacarme. Une voix féminine également... les femmes auront notre peau. Elle menace, parle par énigme, elle doit faire une démonstration de son pouvoir, mais je ne vois rien. Un vent froid et violent entre dans la salle, je le sens. Et puis c'est la panique, des gens courent dans tous les sens et me bousculent légèrement. Des cris, des sorts. Et moi, je reste debout au milieu de la salle... enfin pas au milieu exactement, mais façon de parler... sans bouger et complètement paniqué. Great. Je suis dans la bouse de dragon jusqu'au cou! Je vais me prendre un sort ou me faire piétiner ou encore me faire attaquer par cette mégère qui nous a fait des trucs bizarres. Sérieux... je suis aveugle. Merde! Je prie intérieurement pour que tout redevienne normal ou au moins ma vision, le reste et la malédiction me dérange pas spécialement, enfin on peut les combattre. Mais si je reste aveugle, je serais juste useless.

Bien entendu, il ne l'avait pas reconnu, mais quoi de plus normal ? Il venait de devenir aveugle d'après ce qu'il disait, alors forcément, on ne peut pas s'habituer à reconnaître les personnes uniquement à la voix en quelques secondes. Elle ne fut pas vexée par son éphémère agressivité, c'était là aussi une réaction normale. « C'est Lily-Rose. » répondit-elle pour le rassurer. Au moins, il n'était pas en présence d'une illustre inconnue, c'était une bonne chose non ? « T'en fais pas, on va te sortir de là. » Réprimant un frisson en voyant les flocons s'échapper de sa bouche, elle ne pu ajouter quoi que ce soit puisque devant tout le monde venait d'apparaître une... Femme ? Impossible à dire si cette chose était humaine. En réalité, Lily-Rose aurait pu croire à une blague si elle n'avait pas accompagné son discours de démonstrations.

Une jeune femme essaya tant bien que mal de parler à l'entité, mais apparemment, ça ne servait à rien. Bientôt, la neige pénétra dans la pièce accompagnée de bonhommes de neiges. Dit comme ça, ça ne faisait pas vraiment sérieux, c'était même sympa sauf qu'en voyant arrivée l'armée de bonhommes, on pouvait se douter de leurs intentions. Et elles étaient tout sauf bonnes. Les sorts commencèrent à fuser, et, dégainant sa baguette, Lily-Rose lança elle aussi, le plus fort qu'elle le pouvait, le sort Lacarnum Inflamarae en direction des hommes de neige, sans savoir si ça allait avoir un quelconque impact sur eux. Tout en continuant à attaquer, elle s'adressa à James. «Ne bouge pas de là où tu es James, il faut que tu restes en retrait. Des... bonhommes de neige viennent d'arriver et apparemment ils ne sont pas fréquentables. » rapporta-t-elle à l'aveugle, sans pouvoir réprimer un sourire quand elle annonça la nature de leurs assaillants. C'était presque ridicule. Presque. Au fond, elle n'était pas aussi sereine qu'elle voulait bien le faire croire. Ça semblait plutôt sérieux, et définitivement, ils ne semblaient pas en bonne position.

Spoiler:

Paniqué, c'était exactment le mot qui me venait à l'esprit quand je pensais à ma situation. J'étais debout dans une salle remplie de gens et de créatures hostiles et je ne voyais rien du tout, j'étais complètement aveugle. J'entendais des cris, j'entendais les sorts qui fusaient. C'était la débandade dans cette salle... et je ne pouvais même pas me diriger vers la sortie. Je fus bousculé plusieurs fois et je me retrouvais vitre contre un mur. Je décidai de rester là ne sachant pas si je devais aller à gauche ou à droite. Chacun s'occupait de ses affaires et s'en allaient sûrement le plus vite possible alors que quelques téméraires essayaient sûrement de faire sortir les gens d'ici et de tenir à l'écart les créatures. J'aurais fait partie du premier groupe si j'y voyais quelque chose... Aucun doute.

Soudain on m'attrappa par le bras, une main humaine sans aucun doute. Je regardais sans voir et murmurait. Je suis aveugle... Il se présenta, c'était Andrew du bureau des aurors. Il me connaissait et voyant que je ne faisais rien, il était venu voir ce que je fabriquais convaincu que mon entraînement d'auror m'aurait fait réagir si tout allait bien. On va transplaner James, je t'emmène à Ste-Mangouste. Je hochais la tête, je m'en foutais en fait. Je pensais vaguement que je devrais avertir Lily, mais je ne savais même pas si elle était là. Et peut-être qu'ils pourront m'arranger à Ste-Mangouste.