« Pourquoi, tu méprises toutes les Leslie du Monde ? C'est la sonorité du prénom qui te perturbe ? »

« C'est un prénom de péquenot. »

« T'as beau dire, tu tiens beaucoup trop de ton patronyme.
À toi. »

« C'est faux.
Action. »

« Demande à ta voisine de droite si elle aurait un tampon à te prêter. »

Cinq minutes plus tard, écarlate jusqu'aux oreilles, un tampon à la main.

« Tu es mort, Rosier. »

« Navré j'ai du mal à lire tes menaces à travers mes larmes de joie. »

« Je te déteste, tu es rayé de mon testament. »

« Oh non, tu me blesses, choupinet !
Action. »

« Va te pendre. »

« Vraiment ? »

« ... Sois pas con.
Demande une photo de sa culotte à ta voisine à toi, tiens. »

Une minute, une gifle, dix minutes d'exclusion de cours et trente secondes plus tard.

« Je crois qu'elle était pas très chaude à l'idée. »

« Navré. »

« Menteur. »

« Je n'oserais pas. Vérité. »

« Pourquoi est-ce que tu acceptes autant de dormir avec moi ? »

« Parce que ça nous fait du bien à tous les deux et que c'est le seul moyen qu'on a de se dire des choses sans avoir à se faire mal avant. Je ne sais pas trop. »

« Est-ce qu'on a vraiment besoin de ça ? »

« Apparemment oui. Si tu n'es pas convaincu, je peux aussi arrêter. »

« Non.
Vérité. »

« Qu'est-ce que tu veux de moi ? »

Après un long moment de réflexion.

« Tout. »

« C'est vaste, tout... Concrètement ? »

« Tout. Ton éveil, ton sommeil, ton intérêt, ton indifférence, ton amitié, ton mépris, tes sourires et tes pleurs, ta chaleur et ta froideur, tes mains et tes refus. Tout. Je ne sais pas si ça s'explique, concrètement. »