« Tu ne réponds pas à ma question.
Oh, je me dois d'approuver. Et puis, tu sais, j'ai toujours eu des doigts de fée. Ne serait-ce que lorsque j'astique mon balai pour le maintenir bien lustré... Alors la baguette d'un autre, ça ne devrait pas être un problème. »

« Je parlais du fait de compenser, Regulus. »

« Oh.
Non, je ne mens pas, alors. »

« Je dois travailler ma métamorphose.
À plus tard. »

Après le couvre-feu.

« Ta retenue s'est bien passé ? Si tu as un souci, on peut réviser la métamorphose ensemble. Je sais que tu n'en as pas spécialement besoin, mais je ne cracherais pas sur un peu d'entrainement.
Est-ce que je peux t'inviter officiellement à venir partager une bière ce week-end ? Je t'en dois toujours une. »

« Que j'en ai pas besoin ? Mec, comparé à toi, je suis une bille en métamorphose. J'y penserai la prochaine fois. Voire, tu pourras faire les exercices à ma place, si ça te manque tant.
Je ne sais pas s'ils me laisseront sortir de Poudlard. Désolé. Mais on pourra y aller lorsque j'aurais fini d'expier mes fautes.
Tu as passé une bonne après-midi ? »

« Faire les exercices à ta place ? Dans tes rêves. Et puis j'essayais de ménager ton ego.
Pas de soucis. C'était surtout pour lancer l'invitation. Enfin histoire de.

Longue. J'ai fait un saut à l'infirmerie pour voir l'état du type. C'est relativement impressionnant. Il a vraiment dû bousiller tes cheveux pour que tu le massacres aussi fort. »

« Ah oui ? Tu es passé le voir à l'infirmerie ?
Ah tiens.
Je suis sûr que vous vous êtes racontés des trucs passionnants.
Enfin, si vous avez eu le temps de parler. »

« Je voulais demander un renseignement à Mme Pomfresh, j'en ai profité pour jeter un oeil.
Je ne comprends pas ce que tu sous-entends ? »

« Je ne sous-entend rien. Qu'est-ce qui te fait penser que je sous-entend quoi que ce soit ?
Qu'est-ce qu'il t'arrive, tu es malade ? »

« J'ai mal au dos. Je me demandais si elle avait des cataplasmes. Tu sais, c'est depuis que je me suis pris le coin du bureau de mon père.
Hm... Je suppose que rien ne me fait penser ça mais tu me parlais de discuter avec lui et que veux-tu que je lui dise ? »

« Tu veux que je descende te faire un massage, chaton ?
J'en sais rien. Lui demander s'il allait bien. Ce qu'il s'était passé. Que tu t'inquiétais pour lui. J'en sais rien. »

« J'aimerais bien. Mais plus tard. Après je m'endormirais et on ne pourrait plus discuter. Tu m'as manqué.
Je m'inquiète pas pour lui. Je m'inquiète pour toi. Je veux dire, je tne veux pas remettre en question ce que tu m'as dit mais c'est une réaction assez extrême et... Enfin, oublie. »

« Et ? »

« Et j'ai peur qu'il y ait autre chose ? Je veux dire tu as l'air assez particulièrement sur les nerfs ces derniers temps. C'est tout. Ni plus ni moins. »

« Va savoir. C'est peut-être la crise d'adolescence.
Toi, tu as l'air tendu. Je veux dire, tu es déjà relativement nerveux d'habitude, mais là.. on dirait que c'est exacerbé.
Je t'écœure vraiment, Reg ? »

« C'est parce que j'ai du mal à dormir en ce moment, peut-être.
Non. Bien sûr que non. Evidemment que non. J'étais en colère et... Je veux dire, de toute façon je n'ai pas à juger de ce que tu fais. J'étais juste furieux et j'ai dit n'importe quoi.
Je ne tiens pas aux gens qui m’écœurent. »

« Je voulais juste t'emmerder.
Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé que ça t'emmerderait.
Je veux dire, moi, ça m'aurait sans doute emmerdé.
Mais toi, t'es un peu au-dessus de ça. »

« Que quoi m'emmerderait ?
Je suis désolé j'aimerais bien réagir normalement mais je suppose que je suis un peu socialement rouillé. »

« McLowdon.
Mais peu importe. T'as toujours été inepte socialement, Reg, je t'apprécie aussi pour ça.
Tu devrais dormir, si tu manques de sommeil. Je dois passer à l'infirmerie demain dans la matinée, tu viendras me voir ? »

« Non. Alors tu te trompes. Ça... Ça m'a emmerdé. Beaucoup plus que je ne pourrais l'admettre.
Je viendrais te border, même, si tu veux.
Je vais dormir. Écris-moi demain, mes cours sont horriblement barbants. »

Le lendemain après-midi.

« Merci d'être passé ce matin. Désolé de ne pas avoir été très bavard, mais ça m'a fait plaisir de te voir.
Tu es en sortilèges, là ? Mec, je crois que le prof de défense est défoncé aujourd'hui. Je te parie qu'il ne se rendrait même pas compte si je me tirais, là, tout de suite.
..
Tu penses à ce que je pense ? »

« C'est rien, ça m'a fait plaisir de venir, aussi.
Sortilèges, oui, mais j'ai fini avant tout le monde, comme d'habitude. Le prof est juste terriblement assommant, j'ai l'impression de ne pas progresser.
Si tu te tires, rejoins-moi, je suis au fond de la salle, tu pourrais peut-être te glisser à l'intérieur. »

« Okay, okay, j'arrive. Enfin, j'essaie. »

Dix minutes plus tard.

« Reg, demande à aller aux toilettes. Je t'attend devant la statue de Jean-Rufus. »

« Qu'est-ce que t'as fichu ? Attends-moi trente secondes, j'arrive. »