Les journées passent et ne se ressemblent jamais. Enfin en tout cas pour moi. Ce matin, mon employée était venue me réveiller. Pourquoi? Parce que un peu en amont de la boutique s'élevait un fort gigantesque en neige... Ben zut alors! Il était pas là hier soir. Je m'approche un peu pour voir ce qui se passe. Y'a des formes qui bougent. Ooh, ça doit être les bonhommes. J'ai entendu parler de ce qui s'était passé au bal et j'avais trouvé ça amusant. Enfin que les bonhommes de neige s'animent pas le reste. Et seulement s'ils étaient gentils. J'en avais rencontré un tout à fait adorable dans la campagne. Mais là, ils ont pas l'air très chouette. Le Serendipity est au début du fort, heureusement! Sinon, on aurait même pas pu sortir. Je me retrouve donc devant un mur de neige énorme. Il y a plein de gens. Mais personne ne fait rien encore. Ils sont comme fascinés par ce truc. Crotte alors! Moi, j'ai même pas de baguette, je peux rien faire de magique pour nous débarrasser de ce truc. Pis en plus, les bonhommes sont magiques donc peut-être que le fort aussi. Je soupire et puis re-rentre dans le salon de thé. Je fais que passer, je vais essayer d'aider les gens qui essayeront de faire tomber la forteresse. Enfin si ils arrivent à se sortir de l'incrédulité... ils sont tous figés comme des piquets. Je vais chercher la pelle. Parce que quand c'est moi qui ouvre le matin je peux pas faire disparaître la neige d'un coup de baguette. Et oui, quand t'es cracmolle, faut t'adapter. Tu devrais préparer de l'eau chaude, peut-être qu'on peut les faire fondre! Et je l'entends rire tandis que je sors. À tous les coups, elle se fiche de moi.

Je ressors et je me place devant le fort. Les jambes légèrement écartée, la pelle en main. Peut-être que c'est ça qu'il faut faire! Attaquer le fort. En tout cas, moi je peux creuser. Des gens avancent, d'autres reculent. Je repère des gens par ci par là, mais sans plus. Et puis je vois un éclat roux. Ooh une rousse, comme moi. Et une fillette. C'est pas bien ça. Je regarde le fort puis en arrière et pour finir je me dirige vers la demoiselle rousse et sa fillette. Elle doit avoir moins de dix ans. Je vote pour 7 ans, mais je me trompe tout le temps. Bonjour! Le Serendipity est ouvert si vous voulez vous mettre au chaud. Je rougis légèrement. Je n'ai pas l'habitude de foncer dans le tas comme ça. Je suis pas timide mais bon je me suis rendu compte que ça rebutait plein de gens qu'on vienne leur parler de manière trop directe. Mais là, les bonhommes ont pas l'air sympa. J'en ai aperçu un et il faisait peur. Elle est jolie comme un coeur votre fille. Elle sera en sécurité dans le salon de thé. Je crois bien qu'ils veulent attaquer le fort...

Dove, dont la glace ne faisait que la soumettre d'avantage à la gravité, regrettait d'avoir attendu sa pause pour sortir boire un thé. Elle avait encore le goût amer du thé servi au cinquième étage de Ste-Mangouste et fondait tous ses espoirs sur le salon de thé le plus populaire du chemin de traverse. La perspective d'une ambroisie légère lui fit esquisser un sourire. Elle porta à ses lèvres une réglisse moldue qu'un jeune stagiaire lui avait fourni avec la conviction que la journée se terminerait certainement mieux qu'elle avait commencé, très tôt dans la matinée. Elle consulta vaguement sa montre, continuant à marcher distraitement. Elle aurait pu transplaner, mais elle avait appris qu'il était difficile de faire un trajet aussi court soit-il lorsque l'on ne tenait pas debout plus de cinq minutes d'affilées sans se rompre une jambe. Comme pour confirmer ses propos, elle se heurta à un monticule de neige qui n'était sûrement pas là pour décorer la ruelle.

La blonde recula de plusieurs pas, se réchauffant son visage anciennement couvert de neige comme elle le pouvait. Elle écarquilla les yeux à la vue de ce qui ressemblait à s'y méprendre à un fort. Elle n'avait aucune idée de ce qu'il faisait ici, ni pourquoi il y était, mais les sorciers rassemblés autour ne semblaient pas prendre de photos. Dove chercha quelqu'un qu'elle connaîtrait éventuellement, et se précipita aussi vite qu'elle put sans se casser la figure sur la jeune femme aux cheveux flamboyant, emplie d'espoir. Si Lily était présente, qu'est-ce qu'il leur empêcherait de déblayer la neige qui s'étalaient sur plusieurs mètres de neige ? Elle avait la certitude que quelques bonhommes de neige ne les embêteraient pas d'avantage... D'accord, elle n'en avait jamais réellement combattu, mais elle s'était faite narrer l'essentiel de leurs venus et l'espérance de les battre était plus forte que jamais.

« Salut Lil'. Belle journée n'est-ce pas ? » entama-t-elle une fois que l'autre personne avec qui elle était eu finie de parler, oubliant momentanément ce pourquoi elle était venue la voir. « C'est une nouvelle façade spécialement créée pour la saison ? » questionna-t-elle avec humour.

« J'veux papa. » Ses absences bien trop nombreuses au sein de sa demeure avait finit par payer douloureusement. Face au danger, c'était son père qu'elle voulait. Lily n'était plus digne de confiance pour la protéger. Le regard de Cassiopée était vrillée sur le fort de neige, des gros flocons de neiges blanchissait sa chevelure. D'un geste affectueux, elle fit disparaître l'éphémère couleur de ses cheveux qui reviendra bien trop vite. «Bonjour ! Le Serendipity est ouvert si vous voulez vous mettre au chaud. » Cassiopée détacha enfin ses yeux du fort, fixant avec surprise la nouvelle venue. Une lueur d'espoir se mit à briller dans les yeux et n'échappa pas à Lily qui pinça les lèvres. « Elle est jolie comme un cœur votre fille. Elle sera en sécurité dans le salon de thé. Je crois bien qu'ils veulent attaquer le fort... » Lily attira contre elle sa fille, voyant bien que sa petite fille était déjà sous le charme de l'inconnue. « Salut Lil'. Belle journée n'est-ce pas ? » Les yeux de Cassiopée volèrent cette fois-ci entre Lily et Dove, se demandant sûrement qui était encore cette femme. « C'est une nouvelle façade spécialement créée pour la saison ? » « Je veux aller dans le salon de thé. » « Désolée Dove, je dois m'occuper de ma fille. » Souffla-t-elle en poussant Cassiopée vers les portes du salon. Elle fuyait la nutty qui essaierai probablement encore une fois de la faire revenir dans la guilde.

Une douce chaleur régnait dans le salon de thé. Un peu perdue, Lily chercha où est-ce qu'elles pourraient s'installer. « Vous travaillez ici ? » La rousse à la pelle les avait suivit, Cassiopée était même allée jusqu'à lui prendre la main, ne cessant de la regarder avec admiration. « Cass... » « Et pourquoi vous avez une pelle ? Je peux en avoir une aussi ? Elle est trop cool ! Et pis votre robe aussi, vous êtes tellement jolie. Vous pouvez pas dire à ma maman comment devenir jolie aussi ? Toutes mes copines à l'école, elles se moquent de moi, car elles disent que ma maman elle sait pas s'habiller. » Lily baissa le regard sur sa tenue, sous sa cape, elle n'avait pas enlevé sa vieille robe de chambre. Elle avait oublié comment on faisait pour choisir ses vêtements avec goût. C'était ce qui lui tombait sous la main et qui était chaud. Ce qui était amplement suffisant pour elle. Pas pour sa fille.

Le geste de la maman me fit sourire doucement et lever légèrement les mains, signe que je ne leur voulais rien de mal. Et puis une autre jeune femme arrive qui m'ignore. Tiens, c'est drôle comme les gens ne voient pas toujours ce qu'ils ont en face des yeux. Elle demande si c'est une nouvelle façade... Ça aurait pu être drôle s'ils avaient laissé un passage. Je pouffe de rire et puis sourit à la petite quand elle dit vouloir aller dans le salon de thé. Je les suivis à l'intérieur en faisant un petit sourire à la blonde. J'hochai la tête quand la jeune femme rousse me demandait si je travaillais ici et je serrais la main de la petite fille qui avait saisi la mienne avec naturel. J'aime les enfants, ils agissent selon ce qu'ils ressentent, surtout à cet âge-là. J'aime bien aller au parc, juste pour les regarder jouer et rire. En général, c'est une jolie sortie pour Gus. Et puis la petite se mit à babiller. Pourquoi j'avais une pelle? Si elle pouvait en avoir une parce qu'elle est trop cool. Je suis jolie. Apprendre à sa maman à s'habiller. Ses copines qui se moquent d'elle. Par Merlin, un tourbillon de choses! Je ris. Attends ma jolie, ta maman est très jolie comme elle est et si tes copines se moquent, elles sont pas très sympas... on se moque pas des gens, c'est malpoli. Et puis je me tournais vers sa maman. Oui, je travaille ici. J'en suis gérante. Tout en parlant, je les emmenais un peu plus loin, pas trop près de la vitrine... on ne savait jamais! Tu devrais choisir un gâteau, Cass. Enfin si elle a le droit? Je regardais sa maman pour qu'elle décide en lui souriant gentiment.

Quand la maman donna son aval, je lui souris amicalement. Est-ce que vous aimeriez retourner dehors pour aider à faire tomber le mur? Si c'est oui, vous pouvez laisser votre petite fille ici, ma collègue la surveillera du coin de l'oeil. Et puis je me dis que je pourrais donner une mission à la gamine histoire de l'occuper et qu'elle ne pense pas à aller dehors. J'aurais une mission pour toi... Tu serais prête à la relever? Il faudrait que tu veilles sur Gus pendant que je retourne dehors... Et puis avec un grand sourire, je vais derrière le comptoir pour préparer un chocolat chaud avec une crème sucrée qui mousse pour la fillette et je lui place sur une petite assiette la pâtisserie qu'elle a choisi. La petite s'installe à une table et je me baisse un peu vers elle. Pour ta question d'avant... j'ai une pelle parce que j'ai pas de baguette magique. Je place un doigt devant ma bouche. Mais faut pas le dire trop fort parce que les gens deviennent bizarres après. Je lui fais un clin d'oeil puis me redresse. Je jette un coup d'oeil dehors. Et puis je retourne derrière le comptoir pour aller chercher quelque chose. Les mains délicatement fermée ensemble, je me dirige vers Cass. Et puis une fois devant elle, à sa hauteur, j'ouvre doucement les mains pour qu'elle puisse découvrir un petit hérisson qui renifle avec curiosité les alentours.